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Сборник императорскаго Русскаго историческаго общества Т. 127 (290,00 руб.)

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Первый авторРусское историческое общество
Издательство[Б.и.]
Страниц539
ID82164
Русское, И.О. Сборник императорскаго Русскаго историческаго общества Т. 127 / И.О. Русское .— : [Б.и.], 1908 .— 539 с. — URL: https://rucont.ru/efd/82164 (дата обращения: 11.11.2025)

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Le comte de Nesselrode au general Pozzo di Borgo, Saint-Petersbourg, 23 janvier/6 fevrier 1819 : • 23 № 8. <...> Le comte de Nesselrode au general Pozzo di Borgo, Saint-Petersbourg, 18 fevrier/2 mars 1819 41 № 15. <...> Le comte de Nesselrode au general Pozzo di Borgo, Saint-Petersbourg, 31 mars/12 avril 1819 64 № 21. <...> Instruction pour le general comte Ilulotd'Osery, charge d'une mis sion aupres de Fempereur de Russie, Paris, l e r mai 1819 № 29. <...> Instructions pour M. le comte de LaFerronnays, ministre de France en Russie, Paris, 14 octobre 1819 197 № 73. <...> Le comte de La Ferronnays au marquis Dessolle (lettre particuliere), Saint-Petersbourg, 13/27 novembre 1819 '. е1 № 87. <...> Le comte de La Ferronnays au marquis Dessolle (№ 2. <...> Le comte de La Ferronnays au baron Pasquier, Saint-Petersbourg, 13/23 decembre 1819 ; № 96. <...> Le baron Pasquier au comte de La Ferronnays (lettre particuliere), Paris, l c r janvierl820 № 99. <...> Circulaire adressee aux ministres de I'empereur de Russie h Fetranger, Saint-Petersbourg, 3/13 Janvier 1820 № 101. <...> Le comte Capo d'Istria au general Pozzo di Borgo (lettre particuliere), Saint-Petersbourg, 5/17 mars 1820 № 112. <...> Le comte Capo d'Istria au general Pozzo di Borgo (lettre particuliere), Saint-Petersbourg, 19 avril/l e r mai 1820 № 118. <...> Дишюматическая ііереписка англійсі ііхъ пословъ и посланнпковъ при Русскомъ двор , съ 1762 по 1769 включительно. <...> Дішломатическая переписка авглійскихъ пословъ и посланниковъ при Русскомъ двор , съ 1770 по 1776 г. включительно. <...> Допесеііія французскихъ иослацниковъ и пов реииыхъ въ д лахъ при Русскомъ двор ; повел пія правительства и отчеты о пребывапіи русскихъ пословъ, иосланниковъ и дишюматическихъ агеитовъ, паходившихся во <...>
Сборник_императорскаго_Русскаго_историческаго_общества_Т._127.pdf
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ИШРЯТОРСКЯГО a OOUSCTg^ ТОЛй CTO ДВІД^ТЬ СЕДЫОК s.inisTSPiwra. 190! a \\
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иаіішторскаго Ш ощъсш 'OAffi ОТО ДВІДРТЬ СЕЯЬЛІОИ S. PSTSPilPPl,. 1901
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Печатано no распоряженію Сов та Императорскаг о Русскаго Историческаго Общества, подъ редакціею пр дс дателя общества A. А. Половцова.
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" ДОНЕСЕНШ ФРАНЦУЗСКЙХЪ ПРЕДСТАВИТЕЯ ПРИ РУССЕОМЪ ДВОРЪ и РУССШЪ ПРЕДСТАВЙТЕЛЕЙ ПРИ ФРАНЦУЗСКОМЪ ДВОР . издлны подъ РЕДЛКЦІЕЛ ПРЕДС ДІТЕЛЯ ОБЩЕСТВЛ А. А. ПОЛОВЦОВА. ТО З СГЬ III - 1819--1820. С.-ПЕТЕРБУРГЪ. 1908.
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2S0 6 DECEMBKE 1819 effectivement eue de me recevoir le surlendemain de mon arrivee. Le voyage a Tsarsko'ie-SeJo, qui a ёіё le pretexte de ce changemenl, n'a pas meme 6te projele; mais, d'abord, on a voulu eviter les observalions et les consequences qu'auraient pu tirer d'un empressement trop marqu6 ceux dont I'attention est depuis longtemps fixee sur le moment de mon arrivee ; mais, ce qui surtout a determine rajournement de ma presentation, ce sont des lettres de Paris, d'un jour plus fratches que celles que m'a apporleesle courrier, et qui, y en attribuant le retard de Fouverlure des Chambres a une autre cause que celle de I'indisposition du Roi, out fait croire a un changement de ministere, dont on avait pens6 pouvoir recevoir la nouvelle dans le courant de la semaine. Je crois inutile de fatiguer Votre Excellence du detail pen inliressant du ceremonial de ma presentation. Senlement, j'ai deja entendu des remarques qui prouvent que Ton se rappelle I'appareil et le fracas de celles de mes pr6decesseurs, et, comme dans ce pays-ci il y a des gens qui n'accordent d'importance et de consideration qu'a I'habit que Ton porte, je ne doule pas que la modestie du cortege dans lequel je me suis rendu a la Cour n'ait produit dans quelque salons de Petersbourg un etfet peu flatteur pour mon amour-propre. Heureusement, I'Empereur ajoute moins d'importance an litre, et bien cerlainement celui d'ambassadcur n'aurait pu me valoir un accueilplus flatteur ni une conversation plus interessante que celle quejai eue avecSaMajeste Imperiale. Apres avoir remisleslettres de recreance de M. le comte de Noailles et celles qui m'accreditent en quality d'envoye extraordinaire et ministre plenipotentiaire, j'ai voulu, suivant I'usage, ajouter quelques phrases. L'Empereur m'a interrompu en me disant : « Je suis bien aise, Monsieur le Comte, de vous voir ici et d'avoir trouve I'occasion de vous prouver que je n'ai point oubli6 les rapports que j'ai eus prec6demment avec vous. ^ous etes precede d'une reputation qui me convient, parce qu'elle me fait esperer que nous ne ferons point de politique ensemble, et que, dans vos relations avec moi ou avec mes ministres, vous mettrez cette franchise, cette loyaute, sans laquelle, avec moi du moins, on ne fait a'ucune affaire, ou Ton n'en fait que de mauvaises. Je vous donnerai moi-meme I'exemple de cette franchise ». Etalors, Monsieur le Marquis, en me prenant la main avec bonte, I'Empereur a ajoute, en 6levant la voix : « J'aime le Roi, je lui suis sincerement attache, je Faime comme celui qui admire le plus ses qualiles et sesgrandes vertus; et je crois aussi avoir plus d'une fois ргои б que je porte de I'interet a la France. Mais je ne vous cache pas que, depuis longtemps, ce qui se passe chez vous m'a donn6 beaucoup d'inquietude.
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6 DECEMBRE 1819 251 Elle est encore une preiive de plus de mon attachement pour le Roi, et de mon desir de voir son bonheur et celui de la France ne plus elre compromis. Les conferences d'Aix-la-Chapelle ont сгёё entre les puissances une union qui est at qui doit rester indissoluble ; quiconque chercherait a la rompre doit etre regarde comme I'ennemi du repos du monde, et justifierait les mesures de surele et de conservation generale qu'alors il faudrait prendre contre lui. La France a 616 volontairemenl agreg6e a cette union d'abord form6e contre elle ; elle en a accept6 les conditions et les consequences, et des lors elle a pu compter sur le meme appui, sur les memes garanties que les autres. Ce serait un grand malheur pour la France, Monsieur le Comle, si elle cherchait a s'isoler, a separer ses interels de Finteret g6n6ral, on si, par de nouveaux bouleversemenls inquietants pour la tranquillite commune, elle dirigeait de rechef contre elle I'attention de FEurope ». Le silence et Fattention de I'Empereur paraissant m'interroger, j'ai r6pondu que je n'avais point d'expression pour peindre a Sa Majest6 la vive et profonde reconnaissance que m'inspirait la confiance avec laquelle elle daignait me parler, et combien il 6lait consolant pour moi de m'assurer d'une maniere si cerlaine et si positive que rinquielude de Sa Majesle sur la situation de la France n'eut d'autre motif que son altacbement pour le Roi et son inl6ret pour ma patrie; que j'esperais que le resultat justifierait une partie des mesures adoptees par les ministres du Roi; que I'Empereur ne pouvail ignorer les difficult6s sans nombre qu'avait renconlrdes le gouvernemenl; que souvent le Roi avait trouve de la r6sistance et des adversaires, la ou il avait le droit d'esp6rer ne trouver que du secours et des arnis ; et que souvent aussi la violence des oppositions avait justifi6 et rendu necessaires des mesures qui sansdouteavaient leurs inconv6nients; que, quant a Funion d'Aix-la-Chapelle, je pouvais garantir a Sa Majesle que le Roi et ses ministres desiraient, autant que I'Empereur lui-meme et peut-etre plus que bien d'autres, que rien ne put rompre cette union, ni contrarier les r6sultats qu'elle doit avoir; qu'on ne pouvait supposer a la France le desir de troubler la paix de I'Europe ; que, fatiguee de gloire et d'agitati.ons, elle n'avait plus qu'un seul besoin, auquel elle sacrifierait meme ses passions, celui du repos; queje concevais que I'audace croissante des revolutionnaires eut е еіііб en Europe bien des inquietudes, mais que je ne doutais pas que les rapports faits k FEmpereur ne I'eussenl prevenu que Fintention des ministres du Roi ne fut de prendre cette аппбе des mesures qui, en d6jouant les coupables esp6rances des factions, prouveraient en meme temps I'impuissance de
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2S2 6 DECEMBRE 1819 leur parti el I'excellenl esprit de la nation. « Oui, m'a dit I'Empereur en m'interrompant vivement, je sais que Ton a ces intentions. Mais pourra-t-on les executer? Ne fera-t-on pas, an lien de cela, de nouvelles concessions aux ennemis du Roi? Par exemple, vos anarchistes civils vous laisseront-ils modifier la loi detection? Et vos anarchisles militaires ne chercheront-ils pas a desorganiser, en lui donnant de nouveaux motifs de mecontenlement, cette belle garde, modele des troupes de I'Europe, cette garde dont la fidelitti, le d6vouement et Texceilenle composition font le desespoir des revolutionnaires, parce que, derriere cette formidable barriere, le trone est a I'abri, et la dynastie regnanle inebranlable? Au reste, Monsieur le Comte, que des faits justifient les intentions de vos ministres, et je leur rends toule ma confiance. ri L'Erapereur m'a ensnite рагіб avec bonte et fort longuement de cboses absolnment personnelles. Voila, Monsieur le Marquis, le recit que je puis direlitleralement exact de maconversation avec I'Empereur. Celles que j'ai eues avec M. de Nesselrode ou avec le comte Capo d'Istria ne sent que I'analyse ou le developpement des memes idees, des memes sentiments et des memes inquietudes. Seulement, il m'a paru que les minislres de ГЕшрегепг pensent qu'avec plus d'energie et en suivant une marcbe moins incerlaine, le ministere du Roi aurait beancoup diminu6 1es diftb cult6s de sa position. Leur opinion, et c'est encore plus celle de I'Empereur, est que la nation frangaise, malgre le desir et le besoin qu'elle a de liberie, est plus qu'aucune autre facile a gouverner, mais qu'elle vent I'etre, et qu'elle s'emporte et se precipite, du moment on elle cesse de sentirla main qui doit la diriger. Au reste, ce que les deux minislres m'ont гербіё plusieurs fois, c'est que, dans leur maniere de juger les ministres du Roi, il n'entre ni preventions ni antipalhie personnelle, et que, s'ils obtiennent ce que leur predecesseur n'a pas su acbever, c'est-adire s'ils assurent par nne marcbe sage et ferme le repos de la France, ils auront droit a la confiance et a la reconnaissance des gouvernements, qui ne veulent que la Iranquillile generale, mais sont decides a tout ("aire pour la maintenir. Dans ma derniere conversation avec le comte Capo d'Istria, voicile sens exact decequ'il m'a dit et apeupres les termesdans lesquels il s'est exprime : « Loin de nous. Monsieur le Comte, I'idee de soupQonner les intentions de personne, mais pour que vous puissiez bien concevoir et la nature de nos inquietudes, et celle de nos rapports avec vous, il est necessaire que vous connaissiez notre pensee tout entiere. C'est le meilleur moyen de vous prouver notre estime pour vous, le seul aussi pent-eire d'eclairer votre gouvernement sur nos verilables disposi
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6 DECEMBRE 1819 253 tions a son egard. Nous trouvons done que, faute de plans, faute de s'entendre, faule surlout de connaitre leurs forces, vos minislres, de concessions en concessions, en sont venus a placer la France dans une situation inqui6tante pour I'Europe, et e'est ce qii'il y a de plus malheureux pour elle. Vous me dites que nos inquietudes sont sans fondement, que le gouvernement prendra cette аппбе une attitude qui, en Faffermissant au dedans, calmera I'inquielude du dehors. Entendons-nous. Nous ne redoulons pas la France, puisque malheureusement sa faiblesse et I'incertitude de sa position sont precisement ce qui entretient centre elle cette surveillance europeenne, cette union magique qui se resserre en proportion de ce qu'elle croit voir renaitre la cause qui la forma; mais nous, gouvernement russe, nous redoutons tout ce qui, en troublant la Iranquillile de la France, pourrait attirer sur elle des orages que nous ne pourrions, que peut-etre nous ne devrions pas conjurer. Tant que I'Empereur a eu confiance dans votre gouvernement, il vous a donne des preuves non douleuses de sa bienveillance pour la France ; et vous ne refuserez pas d'avouer que tout ce qui est bon Francais, e'est-a-dire aimant son Roi et son pays, doit quelque reconnaissance a TEmpereur de Russie : il a defendu vos interels comme les siens. Ce qu'il fit alors, il ne le ferait pas aujourd'hui; il ne le fera que lorsque, par suite de la marche de votre gouvernement, il aura repris une confiance que Ton a detruile ». Telle est. Monsieur le Marquis, le recit fidele de mes premiers rapports avec I'Empereur et avec ses ministres. Votre Excellence pent croire qu'en ecoutant Sa Majesty, mon attention n'etait distraite par aucune autre pensee : ma memoire alors me trompe rarement. J'ai d'ailleurs pris soin cliaque fois de rentrer imm6dialement chez moi el d'6crire ce que j'avais entendu. Votre Excellence pent done compter sur la paiTaile exactitude, non seulement du sens et de I'esprit de ces conversations, mais aussi surcelle des expressions donl on s'est servi. On pourrait peut-fetre se demander si cette sollicilude si vive sur nos affaires interieures n'est bien en effet que le resultat de la bienveillance et de I'interet, ou s'il n'est pas plutot celui de perfides insinuations, et dont le but, en excitant centre la France une mefiance sans motif, serait de la placer rnalgre elle dans une position isolee, el de feindre sur sa situation inlerieure des inquietudes exagerees, afin d'avoir ou dese croire le droit de la repousser sans son aveu de cette alliance еигорбеппе, dont peut-etre le maintien n'est reconnu possible qu'autant qu'on ferait reparattre le but qui en donna Fidee et qui en facilita Fexecution. Deja, al'occasion des mesures
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254 6 DECEMIiRE 1819 prises -vis-a-vis de la Suede, relativement a son refus d'execuler le traite de Kiel, on a feint de parallre inquiet et de croire que, des la premiere occasion, la France refusait d'agir de concert avec ses nouveaux allies. Bienlot les ministres du Roi vont recevoir I'invitalion d'acceder aux resolutions prises par les quatre puissances sur le differend qui s'etait ёіе ё entre la Baviere et le grand-duche de Bade; et deja aussi Ton m'a dit que la moindre observation de leur part serail regardee comme un refus, dans iequel on verrait un motif ou du moins un pretexte pour regarder la France comme ne faisant plus partie de la Sainte-Alliance. Et surement Votre Excellence est instruite que deja, a la demande de I'Angleterre, des instructions ont ete envoyees aux ministres des quatre puissances (et le general Pozzo di Borgo doit aussi avoir reQu les siennes), sur les mesures a prendre dans le cas ou la situation de la France deviendrait plus inquietante. C'est-a-dire, Monsieur le Marquis, que je trouve que, sous les plus vains pretexles, les ennemis de la France sont deja probablement parvenus a rendre secretement I'existence k la quadruple alliance. Mes instructions avaient prtsvu ce cas, qui cependant alors paraissait peu probable. Je tacherai du moins, dans mes entretiens avec les ministres de I'Empereur, de leur prouver combien la connaissance d'une mesure aussi inutile et Ton pent dire aussi bostile contre la France pourrait avoir de consequences facheuses. J'avais esperepouvoir envoyer ^ Votre Excellence la preuve materielle que mes craintes h cet egard ne sont pas cbimeriques. Je ne doute pas qu'elle ne puisse s'en convaincre facilement a Paris. M. le comte Capo d'lslria m'avait d'abord fait esperer une copie des instructions envoyees au general Pozzo. L'Empereur n'a pas cru devoir consentir a ce que cette piece me fut delivree, mais il me paralt hors de doute qu'elle a ete expedite. Ainsi, en nous supposant dangereux pour I'Europe, on decide que I'Europe doit de nouveau se liguer contre nous, et plus d'un cabinet aujourd'hui saisirail volonliers ce moyen de sortir d'embarras et de la position difficile dans laquelle tous se trouvent plus ou moins engages. Votre Excellence est plus a meme que moi de savoir h quel point ces reflexions sont fondees. Je crois qu'ici on regrelte peut-elre de n'avoir pas sur la marche et la direction de nos affaires int6rieures une influence plus positive, mais j'ai I'intime conviction que Ton ne se pretera qu'a regret a toule demarche collective qui porterait un caractere trop marque de m6fiance et d'hoslilite. Je crois que les inquietudes que Ton manifeste sont reelles, mais ne sont point un effet de malveillance, qu'au contraire on desire, et q'uon nous en donnera la preuve dans toute occasion, etre avec nous sur le pied de la plus par
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